Les 4 étapes de la Communication Non Violente

La Communication Non Violente (CNV) est une méthode établie par Mashall Rosenberg dans les années 60, et qui permet de communiquer de manière authentique dans le respect de soi et de l’autre et d’ainsi prévenir et gérer les conflits.

Cette méthode permet également de mieux se connaitre, prendre conscience de ses propres émotions/sentiments et ses propres besoins.

La Communication Non Violente encourage l’écoute, la bienveillance, le respect et l’empathie.

Elle se compose de 4 étapes, que je vous résume dans les lignes qui suivent.

1. Donner ses observations

Je commence par décrire ce que j’observe.

Il s’agit donc de rester dans une description, de la façon la plus neutre possible.

J’évite ici de relayer mes interprétations, mes évaluations et mes jugements.

Je parle uniquement en terme de FAITS.

Exemples :

« Je vois que tes affaires sont étalées sur le sol » (Observation).

Au lieu de « Ta chambre est désordonnée » ou « tu es bordélique » (Jugement).

2. Exprimer son sentiment/émotion

Ensuite, j’exprime comment je me sens: mon ressenti, mes émotions par rapport à l’observation.

J’utilise uniquement le JE.

« Le TU tue » disait Jacques Salomé. Alors je m’exprime en JE, car quand je parle de moi, je n’attaque pas l’autre. Exprimer mon sentiment/émotion, c’est en prendre la pleine responsabilité.

« Je me sens », « Je ressens », « J’ai le sentiment de… » Je parle de mon ressenti, et celui-ci m’appartient.

Qu’est-ce que je ressens face à l’observation que j’ai décrite au préalable? De la peur, de la tristesse, de la colère de la joie, du contentement, de l’irritation ?

L’important est d’exprimer mon ressenti le plus clairement possible. Pour ce faire, j’utilise le vocabulaire qui qualifie au mieux mon sentiment/mon émotion.

Exemple :

« Je ressens de la colère » (Sentiment/Emotion), au lieu de « Tu m’énerves » (Jugement).

3. Affirmer son besoin

J’affirme ensuite mon besoin, après l’avoir identifié.

Il est nécessaire de reconnaitre mon besoin au préalable, avant de pouvoir le communiquer.

Mon sentiment/émotion (voir point 2) est directement lié( e) à un besoin. Il convient d’en prendre conscience et ensuite, de le communiquer clairement à l’autre.

Mon ressenti puise sa source dans un besoin satisfait ou insatisfait. Ce que je ressens parle donc davantage de moi-même que de l’autre. L’autre n’est donc pas à l’origine de mon ressenti/émotion. La situation que j’observe n’est pas non plus la cause de mon ressenti/émotion.

Quand je me sens en colère, ce n’est pas directement la faute de mon ami, ma voisine ou mon collègue, mais bien parce qu’un besoin est insatisfait.

Exemples :

J’ai besoin de calme, j’ai besoin de prendre soin de toi, j’ai besoin de me sentir respecté(e)…

4. Faire une demande

Ensuite, je communique une demande claire, en vue de satisfaire mon besoin.

Je pars toujours de l’hypothèse que si j’attends quelque chose de l’autre, je dois lui demander clairement. Je suis seul(e) responsable de ce que je communique. Tant que je ne demande pas, je ne peux pas m’attendre à ce que ma demande non dite soit satisfaite. Tant que je ne demande rien, je ne peux pas attendre quoi que ce soit de l’autre.

Or, bien souvent, je présuppose automatiquement que l’autre « devrait comprendre ». « Depuis le temps qu’il me connait, il sait quand même bien que je ne supporte pas cela ! ».

Ce genre de pensées entrainent automatiquement frustration, reproche et conflit.

Si j’attends quelque chose de l’autre, la vraie question à me poser est « est-ce que je l’ai demandé » ?

Et si j’ai fait la demande, est-ce que celle-ci est suffisamment claire ?

J’assume alors pleinement la responsabilité de ma demande énoncée clairement et je m’assure que celle-ci est négociable.

Par négociable, il convient d’entendre que l’autre doit avoir la possibilité de répondre à cette demande comme il l’entend. Autrement dit, je laisse à l’autre une marge de manœuvre. Je fais une « demande » et non une « exigence ».

Car si ma demande prend le caractère d’exigence, celle-ci risque de bloquer la communication.

L’autre a donc la possibilité d’accéder à ma demande ou de la refuser. C’est sa responsabilité, et sa réaction ne m’appartient pas.

Exemple

Voici un exemple tiré du livre de Thomas d’Ansembourg « Cessez d’être gentil, soyez vrai! », qui peut vous inspirer pour éviter le stress du matin, qui concerne beaucoup de familles.

Une mère qui s’adresse à sa petite fille, occupée à se coiffer le matin avant le départ à l’école :

« Quand je te vois te coiffer maintenant (Observation), je me sens vraiment très inquiète (Sentiment/Emotion), parce que je voudrais que les garçons soient à l’heure à l’école et être moi-même à temps au bureau (Besoin). Est-ce que tu veux bien venir avec nous ? (Demande).

Pour aller plus loin…

Voici quelques ouvrables intéressants sur ce sujet :

  • Marshall B. Rosenberg, « Les mots sont des fenêtres (ou des murs). »
  • Tomas d’Ansembourg, « Cessez d’être gentil, soyez vrai » .
  • Anne-Laure Boselli, « Les 50 règles d’or de la Communication Non Violente ».