Apprendre à écouter

Savons-nous simplement écouter ?

Ecouter sans intention, sans jugement, sans interprétation. Simplement écouter pour s’intéresser vraiment à l’autre, à ce qu’il dit, et rentrer dans son monde.

Un des présupposé de la PNL est que « chacun a sa carte du monde ». Or, combien de fois, lorsque quelqu’un nous parle, nous projetons immédiatement nos propres filtres, notre propre réalité, et interprétons.

Bien souvent, quelqu’un qui viendra nous parler, se confier, cherchera à déposer. Il n’attendra pas de nous une réaction, un avis, un conseil. Il voudra simplement être écouté.

Or, quand quelqu’un s’adresse à nous, combien de fois réagissons nous directement, avec des « tu sais, à ta place, je ferais… », « ah oui, moi il m’est arrivé la même chose… ». Nous intervenons directement, sans le laisser finir sa phrase, sans l’écouter jusqu’au bout.

Il est important de se demander ce que l’autre attend de la conversation. Est-ce qu’il demande mon avis ? Attend-il un conseil ? Ou souhaite-t-il être simplement écouté ?

L’écoute, la vraie, sans jugement, sans projection, est un cadeau.

« Habitue-toi à être attentif à ce qu’un autre dit, et autant que possible entre dans l’âme de celui qui parle ». Marc Aurèle.

Ci-dessous, vous trouverez les éléments indispensables pour apprendre à écouter véritablement.

La présence

La véritable écoute commence par une présence. Par présence, j’entends le fait d’être disponible à l’autre totalement. C’est-à-dire se mettre dans une bulle, créer un espace où mon attention est totalement accordée à l’autre et décider de lui offrir mon temps.

Or, bien souvent, dès que l’interlocuteur parle, nous nous mettons déjà à réfléchir à ce que nous allons dire ensuite, à commenter. Et automatiquement, nous quittons la nécessaire présence.

Le non jugement

Entrer dans le monde de l’autre, sans jugement, sans avis, sans projection de nos propres filtres, c’est porter attention uniquement à ce que dit l’autre (et à ce qu’il ne dit pas, comme nous le verrons plus loin) et tenter d’en percevoir le message, en fonction de lui et non de nous-même.

Ce que l’autre vit (ses pensées, ses émotions, son ressenti) n’est pas nécessairement ce que nous vivrions dans les mêmes circonstances.

Clarifier

Pour comprendre le message de l’autre, on s’assurera d’avoir bien compris ce qu’il veut dire, en lui posant éventuellement des questions de clarification et en laissant de côté, le plus possible, nos propres filtres de perception.

Pour s’assurer d’avoir bien reçu ce que dit l’autre, nous pouvons reformuler, en paraphrasant ou en reprenant ses propres mots, ce qui permettra à l’autre de confirmer ou infirmer au besoin.

Le décodage du non verbal

« Le plus important en communication, c’est d’entendre ce qui n’est pas dit » Peter Drucker.

La majeure partie de la communication (80 à 93% selon les auteurs) est non verbale.

Une bonne écoute suppose donc une attention du non verbal. Le corps dit beaucoup de choses. Je vous invite à être attentif aux mimiques, au regard, aux mouvements des mains, des bras, des jambes de votre interlocuteur. Est-ce que le corps reflète la même chose que la parole ?

Ne pas craindre le silence

Bien souvent, lorsque quelqu’un nous parle, nous nous sentons obligé de réagir directement. Nous craignons souvent le silence. Celui-ci nous encombre, nous met mal à l’aise. Nous nous sentons alors obligés de combler les blancs.

Cependant, le silence permet à l’autre de continuer à penser, prendre conscience de certaines choses, de se sentir respecté dans ce qu’il nous dit. Le silence est bien souvent très utile à l’autre, à sa réflexion.

Ecouter ne signifie pas être d’accord

Ecouter ne signifie pas que je suis d’accord avec ce qu’il exprime. Or, bien souvent, nous nous sentons obligé de commenter ce que l’autre dit, de dire si nous sommes d’accord ou non. On interrompt alors systématiquement l’autre, en lui faisant part de notre avis, et nous le coupons dans ses explications.

Ecouter, c’est donner de l’espace à l’autre, lui permettre d’exprimer sa pensée, son ressenti. Cela ne suppose pas que je sois d’accord ou non avec lui. C’est simplement respecter son besoin d’être entendu, et accorder du crédit à ses pensées et ressentis, qui lui appartiennent.

Vérifier ce que l’autre attend de la conversation

Après s’être dédié à l’autre, en lui accordant notre temps, pour écouter ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas, nous pouvons poser simplement la question à l’autre sur ce qu’il attend de cette conversation.

Essayons de ne pas automatiquement supposer que l’autre qui se confie attend nécessairement notre avis, un conseil, une aide quelconque. Si l’autre n’a rien dit à ce propos, ou en cas de doute, demandons lui simplement ce qu’il attend de la conversation. « Qu’est-ce que tu attends de moi ? ». Ensuite, nous pourrons répondre favorablement ou défavorablement par rapport à ses attentes clairement dites.

En bref

Dans cet article, j’ai rassemblé les éléments indispensables, selon moi, pour apprendre à écouter véritablement. Je terminerai par un petit résumé :

Ecouter, c’est entrer dans le monde de l’autre, sans jugement.

Ecouter, c’est être totalement présent à l’autre.

Ecouter, c’est observer ce qu’il dit (le verbal), et ce qu’il ne dit pas (le non verbal).

Ecouter, c’est laisser l’autre exprimer ses pensées et ressentis qui lui appartiennent, sans nécessairement être d’accord avec lui.